En pleine nuit

"Manque de chance, je n'ai aucune patiente."

Elle lui prit la lampe torche des mains et commença à farfouiller un peu partout.

Il s'appua contre un mur, et la regarda faire son petit manège. Son petit sourire charmeur se dessinnait sur ses lèvres, tandis qu'il la regardait d'un air espiègle.

Elle fouillait toujours, bien décidée à trouver un moyen de sortir de ce maudit parc. Voyant que Ian n'avait pas l'air de vouloir l'aider, elle commença à s'énerver.

"Bon tu te bouges un peu?!"

"Pour faire quoi?! Trouver des outils de jardinage?! perso planter des fleurs à 3 heures du mat', c'est pas trop mon délire!"

Il regarda autour d'eux avant d'ajouter:

"Y a rien ici!"

C'en était trop pour April. Sa frayeur encore récente ajoutée aux fortes émotions ressenties tout au long de la soirée la firent exploser.

"Tu me soules Ian! A un point inimaginable! C'est à cause de toi que je suis dans cette merde! Tu fais chier! Merde! Merde! MERDE!"

"A cause de moi?!" s'exclama-t-il.

Elle commençait vraiment à devenir agaçante.

"Prends tes responsabilités un peu, je t'ai pas forcé à venir!"

"Ah ouais?! Et qui a demandé à me voir encore une fois, pour foutre la merde dans ma vie?!" criait-elle presque en le regardant droit dans les yeux.

"Et alors?! T'es un mouton?! Tu fais tout ce qu'on te demande?!" répondit-il du tac-au-tac.

Il détourna le regard un instants, comme pour se calmer, avant de le reposer sur elle.

"Si t'es là, c'est que t'as bien voulu venir! Je t'ai forcé à rien!"

"C'est vraiment le genre de stupidités que peut sortir un mec idiot à court d'arguments! J'en ai ras le bol de toi!"

Elle sortit de la cabane et retourna dans la partie éclairée du parc, abandonnant Ian dans le noir.

Il la regarda partir sans vraiment s'en préoccuper. Il s'aprêta lui aussi à quitter la cabane, mais il se rendit compte qu'il avait un besoin urgent de fumer une cigarette. Après avoir fouillé les tiroirs de l'établis pendant quelques minutes, il ouvrit celui du bas, et tomba, comme par miracle, sur un paquet où il en restait quatre. A côté, se trouvait une petite boîte d'allumettes. Il prit le tout, éteignit la lumière et sortit de la cabane. Une fois dehors, il alluma sa clope et commença à la fumer, avec soulagement, en marchant tranquillement.

Se guidant de la lampe torche, elle arriva finalement à l'entrée du parc et s'assit sur un bacn, rageuse, voir meme haineuse, envers Ian.

Il parcourut les allées, tranquillement et arriva face à l'entrée, où il vit April, assise sur un banc.

"Alors toujours pas partie?" demanda-t-il d'un ton nonchalant, en tirant sur sa cigarette.

"T'es vraiment abruti ou tu le fais exprès?" répondit-elle, plus qu'énervée.

Elle donna un coup de pied rageur sur un caillou qui vola jusqu'à la grille.

"Possible que je le fasse exprès." répondit-il avec un once de provocation.

Il termina sa cigarette, la laissa tomber en expirant de la fumée, et l'écrasa.

Elle soupira, puis repartit à l'attaque.

"Non en fait t'es vraiment un abruti, parce que pour fumer à ton age, ça peut pas etre autre chose! Tu te rends compte qu'avec ça tu as un cancer assuré d'ici tes 50 ans?"

"Je rêve ou tu t'inquiètes pour moi?" demanda-t-il, en plongeant son regard dans le sien, un petit sourire en coin.

Elle le fixa avec tout le mépris dont elle était capable.

"Je m'inquiète surtout pour mes pauvres poumons à moi et pour l'oxygène que tout le monde respire! Ta fumée, elle aussi nocive que ce que contient ta clope!"

"Bah tout va bien alors, j'ai juste fumé la fin devant toi... C'est pas ce soir que t'es poumons vont mourrir!" rétorqua-t-il.

Il s'approcha d'elle, pssa le bout de ses doigts sur sa joue et s'approcha suffisament de son cou pour qu'elle puisse y sentir un léger souffle.

"Un vrai bonheur de parler avec toi." lui murmura-t-il à l'oreille.

Il la regarda, un petit sourire aux lèvres avant de s'éloigner pour s'asseoir sur le dossier du banc.

Ian allait trop loin. Son sang ne fit qu'un tour, elle alla se mettre face à lui, et lui colla une gifle magistrale.

"Ne recommence plus jamais ça."

"Toi non plus." répondit-il d'une voix calme, sans la lâcher du regard.

"Si tu ne me provoquais pas, on n'en serait pas là. Et cette fois, ne rejette pas la faute sur moi."

Elle alla s'assoir sur le banc d'en face.

"J'ai rien dit moi! Je te provoque... Et alors?! j'ai le droit, non?!" répondit-il."Et très franchement, les claques, ya largement mieux pour me faire taire!"

"L'avantage des gifles, c'est que ça défoule! T'as envie de me provoquer? Bah vas y te gene pas. Mais si tu me touches, n'espère plus avoir d'enfants."

Il ne pu s'empêcher de rire à sa remarque.

"Mademoiselle serait-elle violente?" demanda-t-il, sans provocation dans la voix.

"Mademoiselle hésite pas à frapper la ou ça fait mal quand le besoin s'en fait sentir" répondit-elle sur un ton tranchant.